Denis Johnson – Jesus’ Son
Avec Jesus’ Son, le temps semble s’être arrêté. Mais les aiguilles continuent de tourner, poussées par les phrases de Denis Johnson. Des mots choisis, soupesés. Et même s’il n’est pas ici question de faire du Nouveau Roman pour drogués, le jeu consiste à faire le plus de ravage possible avec le moins de mots. Une épreuve que Johnson domine parfaitement. Les paradis artificiels qu’il décrit n’ont rien à voir avec la grandiloquence gothique d’un Las Vegas Parano. Jesus’ Son serait même l’antidote du périple psychédélique d’Hunter S. Thompson. Un rapide coup d’oeil vers Burroughs serait plus adéquat. Mais là encore, le style de Denis Johnson ne vient jamais vampiriser l’auteur du Festin nu. Dépouillé à souhait, Jesus’ Son possède une noirceur effrayante. .