Livres

On ne peut pas être heureux tout le temps

By 12/02/2019 No Comments

À 83 ans, la grande dame de la presse française livre ici quelques-uns de ses souvenirs. Non pas les “mémoires de Françoise Giroud”, mais une série d’instantanés égrenés au fil des photos échappées d’un tiroir défaillant.
C’est un itinéraire hors du commun, qui traverse le siècle aux côtés des plus grands. Script à 15 ans sur La Grande Illusion de Jean Renoir, elle devient une sorte de mascotte pour les grands hommes de l’époque, André Gide, Saint-Exupéry, Louis Jouvet… Puis c’est la guerre, la prison et la résistance. Elle entre en journalisme, d’abord pour le magazine Elle aux côtés d’Hélène Lazareff, pour mieux s’échapper et se lancer dans la grande aventure de L’Express. Les années cinquante et soixante seront le temps de tous les combats, l’Algérie, la dénonciation de la torture (déjà), la cause des femmes. Françoise Giroud parle de son travail, la valeur qui a guidé sa vie, elle qui dit : “Personne n’a travaillé davantage et plus longtemps que moi.”

On trouve surtout dans ce livre un ton, une qualité humaine qui retient et émeut lorsqu’elle évoque les hommes de sa vie, ses enfants, sa sœur, son père, à qui elle a toujours cherché à “prouver qu’elle valait bien un garçon”. Et sa mère qui répliqua, à quelqu’un qui voyait dans la petite Françoise un “vrai garçon manqué” : “Non, c’est une fille réussie !” –Maya Kandel

Présentation de l’éditeur
“Qu’est-ce qui m’empêche d’aimer ma vie ? Voilà la question la plus dangereuse, mais aussi la plus constructive qu’on puisse se poser à certains moments de l’existence. La réponse peut vous conduire à faire tout valser, ou changer de métier et décider d’habiter seule avec votre chat, par exemple. Dans la vie, rien n’est jamais joué si l’on se refuse à subir, à être l’objet des autres.
Tant bien que mal, avec des succès, avec des échecs, je me suis gouvernée quasiment depuis l’âge tendre; j’ai connu de grandes douleurs, de grands malheurs- on ne peut pas être heureux tout le temps, de grandes amours, des honneurs aussi…En fait, ce sont les premières quarante années qui ont été les plus dures… Quarante, oui. C’est absurde de croire que l’on est heureux parce qu’on est jeune. L’élan vital, c’est superbe. Ca ne suffit pas à vous dire ce que l’on fait sur terre.
L’idée d’écrire ce livre m’est venue un jour où je pestais contre de petites infirmités de vieillesse et où j’ai laissé tomber un carton plein de photos. J’en ai accumulé en tous genres, avec les gens célèbres que j’ai interviewés dans quantité de circonstances de ma vie publique. Je me disposais à jeter tout cela et puis une photo décolorée, une Polaroïd m’a accroché l’oeil. Elle fixait un moment que j’avais complètement oublié et qui résonnait avec le présent. J’ai pensé que j’allais m’en emparer et, à partir de là, voyager dans le passé en zigzags, au gré des photos qui me tomberaient sous la main.
C’est une façon très peu orthodoxe de construire, mais elle est plus proche de la mémoire que ne le sont… les mémoires ! “
Françoise Giroud reprend pour notre plus grand plaisir le principe des Leçons particulières et d’Arthur afin de retracer des rencontres avec des personnalités politiques et des hommes de lettres prestigieux et des souvenirs souvent émouvants d’une vie trépidante, agrémentés pour la première fois de photos.

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